La marche ne devrait pas être considéré comme une activité physique.
#23 ou pourquoi est-il nécessaire de marcher.
Jeudi 20 juin 2024,
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Faire 10 000 pas par jour serait recommandé pour être en bonne santé. Elle permettrait de pratiquer une activité physique et réduirait fortement les risques liés à nos activités sédentaires.
Pourtant, nous ferions sans doute mieux de ne pas pratiquer la marche comme une activité physique. C'est une aide dans la dépense calorique, certes, mais une personne qui souhaiterait réellement faire du sport devrait se tourner vers une activité conçue à cet effet ; la différence entre la marche et la course à pied en est le parfait exemple. En moyenne nous brûlons entre 10 et 15 calories par minutes quand nous courons contre 4 à 5 calories quand nous marchons (1). À quoi s'ajoute le phénomène de post-combustion après la course qui est due à l'augmentation du métabolisme pendant la période de haute intensité.
Ou bien, nous pouvons aller à la salle de sport ; là encore la dépense calorique sera plus importante. Donc autant dire qu'il y a mieux que la marche pour pratiquer une activité physique. La marche a un effet positif sur la santé et faut le garder comme un de ces avantages.
Mais la marche doit rester un moment de lenteur, de contemplation et de réflexion — un moment de rumination d'après le philosophe Henry David Thoreau. Un moment où la qualité de nos pensées est un critère supérieur à celui du nombre de pas.
Ce n'est pas simple de sortir de chez soi et d'avancer sans savoir où nous allons, sans aucune autre distraction que nos propres pensées. La marche doit être un moment où le cerveau travaille sans être perturbé par un afflux d'informations ou de sollicitations visuelles, comme pendant l'ennui — pas de téléphone, pas de podcast et pas de musique. Juste accorder son attention au monde, être attentif à ce qui nous entoure et aux pensées qui ont besoin de resurgir.
Savoir combien de pas nous faisons est dérisoire car ce n'est là le but premier de la marche. C'est pour tenter de trouver des réponses et s'extraire temporairement du vacarme quotidien que nous marchons.
Merci de m’avoir lu,
Damien
Références :
De la marche - Henry David Thoreau
(1) Journal of Strength and Conditioning Research, juillet 2020 (volume 34, issue 7)