Ne pas terminer une tâche pour mieux la recommencer.
#29 ou comment jouer avec les subtilités de notre cerveau.
Vendredi 28 juin 2024,
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Ernest Hemingway terminait sa session d’écriture quotidienne en laissant en suspens sa dernière phrase. Derrière cette habitude, il y a une méthode anti-procrastination et un boost de créativité non négligeable.
Notre cerveau a cette tendance à ne pas apprécier les tâches inachevées. Tout comme pendant les phases d’ennui, il va cogiter et créer des ponts entre nos connaissances. Il va chercher les solutions possibles pour terminer la tâche. En psychologie, cette tendance de notre cerveau s’appelle l’effet Zeigarnik(1).
Ce principe est utile lorsque nous avons déjà créé le mouvement. C’est-à-dire que si nous devons commencer une tâche à partir de zéro, nous ne pouvons pas compter sur son utilisation — il faut un mouvement en cours.
Quand nous pensons à l’habitude de Ryan Holiday et d’Anthony Trollope, celle de commencer un nouveau manuscrit dès la fin de celui en cours, ils sont déjà dans une phase de mouvement. En le perpétuant, ils se laissent la possibilité d’utiliser l’effet Zeigarnik ; en plus d’améliorer leur productivité en jouant sur l’inertie de leur écriture, ils améliorent leur créativité.
Merci de m’avoir lu,
Damien
Références :
(1) Pathology of Thinking - Bluma Zeigarnik (1965)
How to take smart notes - Sönke Arhens (2017)
Édition #27 - Les écrits vagabonds
J'apprécie de plus en plus ton format court, sans fioriture. C'est plaisant à lire tous les jours.