Devenir généraliste à l'ère de la spécialisation
#11 ou l'âge d'or des travailleurs du savoir 3.0
Mardi 4 juin 2024,
Nombre de lecteurs : 1013
![](https://substackcdn.com/image/fetch/w_1456,c_limit,f_auto,q_auto:good,fl_progressive:steep/https%3A%2F%2Fsubstack-post-media.s3.amazonaws.com%2Fpublic%2Fimages%2Feab1cb96-11a4-4a4e-b5fb-00137ebea998_896x504.jpeg)
Très tôt, les professeurs nous posent cette question fatidique : « Qu'est-ce que tu voudrais faire comme métier ? »
Je me revois devant la conseillère d'orientation du collège et ne pas savoir quoi répondre. Pas que je ne savais pas quel métier faire, mais plutôt parce que j'avais envie d'en faire plusieurs. J'aimais les maths et la littérature autant que le sport et les arts plastiques.
Finalement, ils ont essayé de me faire rentrer de force dans une case — ça a détruit ma scolarité.
Puis un jour, j'ai voulu devenir entrepreneur. Et là les experts te disent : « Faut que tu te niches ! »
Ils te rabâchent une histoire sur notre tendance à vouloir aller chez un médecin spécialisé plutôt que chez le généraliste. Si tu l'appliques au business, ça voudrait dire qu'un client ira voir LA personne qui répond spécifiquement à son problème plutôt qu'un généraliste.
Même si je comprends leurs pensées, je n'y adhère pas.
Je repense aux grands hommes de l'antiquité et de la Renaissance, à Da Vinci, à Galilée, à Platon et à Aristote.
Ils étudiaient la psychologie humaine, la littérature, les sciences et les arts. Ils étaient aussi de très bons sportifs. Ces hommes avaient choisi d'étudier ce qu'ils aiment, de suivre leurs curiosités et de devenir des travailleurs du savoir.
Platon est connu pour sa philosophie, mais il s'est intéressé et a abordé des sujets comme les mathématiques, l'astronomie, la médecine et la musique.
De son côté, Da Vinci prônait l'interdisciplinarité — Il voyait des liens entre les différents domaines et croyait en l'union de la science, des arts et la philosophie pour une meilleure compréhension du monde.
Ils n'étaient spécialistes en rien. Ces hommes s'autorisaient à tout savoir.
Pourtant, à leurs époques, nous étions loin d'être dans une ère qui valorise et monétise l'information.
Si nous nous autorisons à notre tour de ne pas nous spécialiser pour suivre nos curiosités, pour apprendre ce que nous souhaitons apprendre et que nous y ajoutons des compétences en business, nous créons une nouvelle voie : le travailleur du savoir 3.0.
Merci de m’avoir lu,
Damien