Le changement : tu peux le fuir ou l'accepter.
#26 ou pourquoi nous avons du mal à accepter le changement.
Mardi 25 juin 2024,
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Parfois, la vie nous joue de sacrés tours. Nous avons l’impression d’avoir une certaine stabilité, l’impression d’avoir de la visibilité sur les prochains mois. Puis d’un coup, un appel ou un mail inattendu peuvent complètement mettre à mal nos projets. Si bien que nous sommes obligés de revoir tout ce que nous avions prévu – ou pas. Parce qu’il y a deux types de réactions face à ça : il y a ceux qui préfèrent ne pas ouvrir les yeux face à la réalité ou qui préfèrent la fuir et ceux qui immédiatement font de nouveaux plans.
Aujourd’hui, je fais partie de la seconde catégorie, mais ça n’a pas toujours été le cas.
Les changements brusques m’ont souvent fait peur. Ça me mettait dans une situation d’insécurité et d’inconfort que j’avais beaucoup de difficulté à accepter. Quelques mois auparavant, j’aurais été incapable d’être dans la situation que je suis aujourd’hui ; de n’apercevoir mon avenir que par une très petite fenêtre sur le futur.
Hier encore, je me disais que dans plusieurs mois j’aurai décroché ma certification de coach et je commercialiserai mon offre — tous les feux étaient au vert. Mais j’ai reçu un premier mail puis un autre et enfin un troisième cette semaine qui disaient tous la même chose : « Nous sommes dans le regret de vous annoncer que nous avons pris la décision de ne pas accepter votre candidature pour la formation de coach professionnel. »
Bien sûr, j’aurais pu trouver toutes les excuses du monde. J’aurais pu dire que ce n’était pas normal, qu’ils n’avaient aucune raison de tous refuser ma candidature alors que je répondais à leur critère d’admissibilité. Oui, j'aurais pu mettre toute ma frustration et cet échec sur leur dos, mais je ne l’ai pas fait. Au lieu de ça, j’ai pris la décision de me dire que c’était peut-être de ma faute, que mon projet n’était peut-être pas aussi abouti que je le pensais, que dans tous les cas ils avaient fait leur choix. Tous. Et que c’était comme ça.
Alors j’ai arrêté de ruminer sur ça, parce qu’il y aurait pu avoir des événements plus dramatiques que de ne pas être accepté dans une formation de coach. Les plans sont faits pour être changés. Rien n’est certitude dans la vie, tout n’est que prévision. Nous pouvons imaginer que telle ou telle chose se produira ou vouloir qu’elle se produise ; ce n’est pas pour autant qu’elle se produira.
Mais cette peur du changement vient surtout de notre incapacité à vivre dans l'incertitude et dans l'insécurité — principalement caractérisé par l'absence de plan et de visibilité sur le futur. L’avenir est source de frustration. Nous vivons constamment dans l’espoir, l’attente et la visualisation de cet avenir. C’est ce qui nous fait nous sentir en sécurité. Le problème avec ça, c’est que nous nous empêchons de vivre dans le présent. Alors forcément, quand un grain de sable vient enrayer la machine et brouiller notre vision, nous prenons peur.
Accepter l’incertitude et l’insécurité, c’est accepter de vivre dans le moment présent. De se laisser la possibilité de prendre n’importe quel chemin qui pourrait se dessiner devant nous — même s’il est loin d’être ce que nous avions pu imaginer. Ainsi, les changements ne nous perturberont plus. Nous nous adapterons. Comme l’être humain a toujours su le faire.
Merci de m’avoir lu,
Damien
PS: Je sais, j’abuse un peu au niveau de l’heure d’envoi. Ces temps-ci j’ai pris la mauvaise habitude d’écrire le soir. Dès la semaine prochaine, je réécrirai le matin.
Références :
Éloge de l’insécurité - Alan W. Watts